Quand je suis pris par l'ouragan de la vie, « il est légitime que je m'interroge: et moi, et moi, et moi? Où est ma place ? Et d'ailleurs, ai-je une place ? Le monde court et ne me reconnaît pas... Le manque de reconnaissance est, bien plus que l'excès de travail, la cause de l'épidémie de burn-out qui gangrène nos sociétés. Il est une forme extrême de maltraitance, de torture.

Prends le temps de t'accorder ta propre place. De te reconnaître. Pose-toi sur ta chaise ou sur ton coussin pour un rendez-vous avec toi-même. Autorise-toi à être ce que tu es, accepte tes expériences comme elles sont. Assieds-toi comme si tu étais comme si tu étais sur un trône. Assieds-toi comme si tu étais au sommet d'une montagne et que tu voyais le monde entier à tes pieds. Accorde-toi ces quelques minutes durant lesquelles tu n'es plus en train de t'excuser, tu n'es plus en train de t'agiter. Retrouve ta solidité. Entre dans la présence. Ta place est là. Occupe-la, ici et maintenant, sur la terre, en rapport au ciel, dans une belle droiture.

Cet exercice est simple, mais il est renversant. Toi qui as l'impression de ne compter pour personne, tu te donnes le droit d'être où tu es. D'être un humain. Quand tu attends de l'autre qu'il te donne ta place, votre relation est faussée. Commence par te reconnaître, par te faire confiance. Prends place dans ton corps, dans la situation, dans le présent. Pose-toi, ne te perche pas au-dessus de toi-même. Commence par t'y essayer physiquement : occupe pleinement ton fauteuil ou ta chaise, imagine-toi portant une couronne et des habits somptueux. Sois-là !

La méditation t'aidera à appréhender cette expérience corporelle grâce à laquelle tu intégreras spontanément l'expérience psychologique. Occupe ta place, quelle qu'elle soit. L'autre te reconnaîtra alors, comme le prince a reconnu Cendrillon. 

Fabrice MIDAL